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Union européenne Franz Fischler prédit une nouvelle vague de référendums sur l'adhésion turque

NOORDWIJK (Pays-Bas), 6 sept 2004 - Le commissaire européen à l'Agriculture Franz Fischler a prédit dimanche qu'une éventuelle adhésion de la Turquie à l'UE serait soumise à référendum dans certains pays de l'Union européenne.

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Il a également jugé impossible que la question n'interfère pas dans les campagnes à venir pour les scrutins déjà prévus sur la Constitution européenne. "Il est inévitable que cela sera un enjeu. Mais il est clair aussi que, dans le cas où des négociations débutent, ces négociations vont prendre du temps et je suis à peu près sûr qu'à la fin, si elles aboutissent, alors il y aura encore des référendums dans différents Etats membres", a déclaré M. Fischler.

La Commission européenne doit publier le 6 octobre un rapport sur l'état des réformes politiques en Turquie, assorti d'une recommandation très attendue pour ou contre l'ouverture de pourparlers d'adhésion d'Ankara à l'UE qui servira de base à la décision finale que prendront en décembre les dirigeants de l'Union. M. Fischler, conservateur autrichien, a récusé tout "scepticisme" à l'égard des aspirations d'Ankara. Mais il a par ailleurs estimé qu'intégrer l'agriculture turque entraînerait "des coûts additionnels" pour l'UE, comparables selon lui à ceux engendrés dans le même secteur par l'élargissement à 10 nouveaux pays du 1er mai dernier.

"N'oubliez pas qu'en Turquie, l'agriculture est un secteur hautement protégé", a déclaré le commissaire à des journalistes avant l'ouverture d'une réunion informelle des ministres européens de l'Agriculture dimanche soir à Noordwijk (Pays-Bas). Selon Franz Fischler, l'une des principales difficultés à surmonter dans le cadre de négociations d'adhésion avec la Turquie sera "la différence de prix entre les prix de l'UE et les prix turcs".

Le commissaire a également souligné les importantes différences entre le dispositif turc de soutien à l'agriculture et le système communautaire, dont l'application par Ankara ne sera pas aisée. "L'adhésion de la Turquie à l'UE, à mes yeux, signifierait un changement majeur dans les structures de production et dans les villages en Turquie. Pour l'Union européenne, elle voudra dire clairement des coûts additionnels et, grosso modo, autour du niveau des coûts du dernier élargissement", a-t-il dit.

M. Fischler a refusé de se "dire sceptique" et a assuré vouloir "essayer de contribuer de manière constructive" à l'élaboration du rapport du 6 octobre. "Les opinions dans nombre de nos sociétés sont plutôt négatives à l'égard de l'adhésion de la Turquie et les principaux arguments portent sur l'impact qu'elle aurait sur l'UE actuelle. C'est pourquoi je pense qu'il est important que nous fassions une analyse d'impact adéquate", a-t-il estimé.

"Si nous ne sommes pas capables d'apporter une réponse appropriée, alors le scepticisme persistera, voire augmentera et cela n'est dans l'intérêt de personne", a-t-il ajouté. Le commissaire à l'Agriculture a assuré être en parfait accord sur la question avec son homologue à l'Elargissement Guenter Verheugen, défenseur des aspirations d'Ankara.


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